NARRATION CAMP VTT D’AUMONERIE DES 4°/3°                                Retour

DU 7 AU 14 JUILLET 2012

 

Samedi 7  juillet 2012 Départ du camp

Tous les participants se retrouvent à midi  au-dessus de Rochejean (haut Doubs)  au lieu-dit Gros Morond sous le Mont d’Or .La météo, pessimiste toute la semaine précédente nous avait annoncé un temps agité avec de la pluie. Mais le soleil est bien au rendez-vous des amoureux de la nature malgré les nombreux nuages qui défilent dans le ciel. Cette année les effectifs du camp collège 4/3° sont pléthoriques : 39 jeunes plus 11 animateurs  et accompagnants. Anne-Sophie Joly  a laissé son mari et ses trois petits à Toulouse afin de soutenir sa maman, Françoise,  pendant tout  le  camp, ce qui fait un total d’une cinquantaine d’affamés que Catherine et Monique auront la charge de pourvoir en nourriture   pendant une semaine. Les mamans prévoyantes ont préparé un maximum d’habits chauds  et de paires de socquettes malgré les remarques acerbes de leurs rejetons, sûrs qu’elles se font – comme d’habitude – du souci pour rien

A14h30, François, juché sur un rondin, prononce son speech de départ avec présentation des animateurs. Tout le monde est fin prêt : on va pouvoir enfin étrenner les vtt neufs dont certains ont été achetés  à la fin du camp de l’an dernier. Puis c’est le départ. Les familles reprennent aussi la route. Certains ayant fait 2 heures de trajet pour venir, il leur en reste autant pour rentrer. Le soleil tape fort. L’air est  à peine rafraîchi par le vent de S.O. Le parcours de cette première demi-journée n’est pas très long : rendez-vous à la Grange Authier, au-dessus des Granges Raguin et juste avant la Petite Echelle. Quand tous les véhicules d’accompagnement s’y retrouvent, les jeunes s’empressent de se regrouper par affinités et de monter  leur tente. Puis les animateurs montent à leur tour leur tente : un monument de lourde toile bleue, acheté d’occasion il y a 40 ans, qui présente l’avantage d’avoir une chambre, un coin cuisine et un auvent.

Toutes les tentes sont donc montées en haut du pré, en lisière de la forêt. La cuisine est installée près du Clovis pour avoir tout à portée de main. L’équipe de table met le couvert pendant que l’équipe de cuisine  s’affaire à éplucher les oignons, puis à préparer la salade de  fruits. A19h tout le monde est prêt.  Nous mangeons de bon appétit les saucisses de Montbéliard avec leur garniture de haricots verts et de pommes de terre .Vu le nombre de convives, l’équipe de cuisine a choisi un service à l’assiette. Le soleil est  encore haut dans le ciel  et nous tient chaud sans nous brûler. Nous sommes bien installés et avons le temps  de manger tranquillement. Le vent souffle dans les cheveux des filles. Des voitures de Suisses se rendant pour dîner à la Petite Echelle,   passent de temps en temps sur la route et certains klaxonnent pour nous saluer. Décidément la météo n’est pas une science fiable : la semaine promet d’être agréable. On est si bien dehors…La veillée toute simple se déroule joyeusement. Personne n’a envie d’aller dormir. Le soleil va se coucher le premier. Au moment où il disparaît, la température fraîchit brusquement et chacun regagne ses pénates.

Cruelle imprévoyance : les tentes ne sont pas très bien arrimées. Le vent du nord qui nous avait protégés hier a disparu et le vent d’Ouest arrive en tempête au milieu de la nuit. Dans leur tente  les animateurs qui n’ont pas monté la chambre  se sont  installés depuis le coin cuisine jusque sous l’auvent. Celui-ci, une fois démonté  prend un malin plaisir à aller et venir en balayant leurs visages. Pire, le vent souffle sournoisement entre les piquets et les pauvres sont complètement gelés. Les tentes des jeunes ne sont pas en meilleur état : à 5h du matin c’est le branle-bas général pour essayer de retenir tout ce qui s’envole. Les arbres sont courbés par le vent et une armada de nuages menaçants se profile à l’Ouest. Une pluie fine commence à tomber, puis s’intensifie pour devenir une averse torrentielle. Du coup on ne voit plus personne à l’extérieur. Toutes les tentes sont refermées tant bien que mal.

 

 

 Dimanche 8 juillet2012 – La Grange Authier

 En battant la semelle,   jeunes et animateurs attendent l’accalmie sous l’auvent de la Grange Authier, inoccupée pour l’instant. Les visages sont défaits, les cheveux emmêlés, les cuisses nues ont la chair de poule. Bastien C. bien content, a enfilé son sur pantalon imperméable. Il est  confortablement équipé.  Monique découvre avec consternation que le vent s’est aussi amusé à ouvrir au maximum les portes du Clovis. Du coup la pluie s’est empressée d’aller inonder les boites de céréales. Catherine et Monique qui ont au moins dormi au sec, réconfortent leur monde ; elles sortent les meilleures confitures, celles de myrtilles et un gros pot de Nutella. Heureusement le pain n’a pas été mouillé. Finalement  la pluie cesse de tomber et le petit déj ne dure pas plus longtemps que nécessaire. Le temps étant vraiment menaçant, le temps spi, préparé par l’équipe de Jeremy est repoussé à ce soir en espérant une météo plus clémente. Sans s’attarder les vététistes se mettent en route et obliquent rapidement sur la droite : ils vont descendre au lac de Joux par les sentiers qui sont pour l’instant remplis de boue. Catherine et Monique prennent la direction de Rochejean pour faire les courses de la journée. Rendez-vous au village de l’Abbaye au bord du lac de Joux   pour le repas de midi. Le ciel est toujours chargé mais il ne pleut plus. Nous passons la frontière, descendons tranquillement jusqu’au village du Pont bien calme en ce  dimanche et prenons la direction de la France. Quelques km plus loin, voici le village de l’Abbaye (l’Abeille en langage suisse) avec son terrain de loisirs  sur le bord du lac. Rien ne manque : balançoires, tyrolienne pour les plus grands et ponton pour jouer dans le lac. Dès leur arrivée les jeunes les plus courageux – ou les moins  fatigués – s’empressent d’enfiler leur maillot de bain pour aller batifoler dans le lac où Guillaume et Martin les attendent de pied ferme. Quelques instants plus tard on les voit émerger hilares et trempés jusqu’aux cheveux. Le soleil apparaît par intervalles et le vent du nord souffle fort ; on a à peine le temps de se réchauffer au soleil qu’un nuage prend un malin plaisir à venir s’interposer. Le lac est couvert de petites vagues et le ressac dont il baigne la côte fait penser à la mer, ce qui le rend très intéressant. Une fois que tous ont été mouillés et remouillés, et qu’ils ont enfilé des habits secs, la planche et les tréteaux sont installés dans un endroit plat, Catherine et Monique sortent les provisions : pain, pâté de campagne, tomates, mayo, fromage et bananes. La plupart des jeunes se  pressent  autour de la table pour participer à cette intéressante préparation. Pierrick, l’éternel affamé, n’est pas le dernier. Le soleil continue à faire quelques apparitions. Après le petit déjeuner avalé à la hâte et la longue étape du matin, cet intermède chaleureux est le bienvenu. En tout début d’après midi, nous reprenons la route pour nous rendre à l’étape du soir, juste au-dessous du mont Tendre. Alex, qui a –encore – cassé son dérailleur, décline l’invitation à monter dans le camion et part courageusement en courant sur la côte pour rejoindre le pré que nous propose M. Guillaume Poncet  non loin de la Duchatte. Les vtt  et les véhicules se suivent. Alex nous attend à mi-côte  car il court vraiment très vite ! Arrivés au lieu proposé,  les participants s’empressent de monter leur tente pour la faire sécher pendant que le soleil est là, puis, c’est l’activité douche à la gourde derrière l’un des nombreux sapins  qui nous entourent  et enfin, nous nous asseyons à mi-pente  pour le temps spi du jour. L’équipe de Jeremy qui l’a préparé a voulu parler de la solidarité à partir d’un texte du carnet de camp sur le vol des oies. C’est pour nous l’occasion de reconnaître l’importance  du soutien mutuel : nous avons tous besoin les uns des autres.

Ensuite, l’équipe de cuisine se met au travail.

Nous avons le plaisir de manger au soleil couchant et au sec. Le soleil brille à travers les nuages. Cette journée si mal commencée s’est finalement bien passée et se termine aussi bien.

La vaisselle, entreprise par Manon et son équipe se déroule dans la bonne humeur. Avant la veillée, une voiture s’arrête sur la route forestière : c’est M. Guillaume Poncet et son épouse qui viennent nous souhaiter une bonne nuit. M Poncet  nous propose de jouer du cor des Alpes, et dans le soir qui tombe, au milieu des grands sapins noirs, c’est émouvant d’entendre le son grave du cor résonner dans le silence. M. Poncet obtient un franc succès et nous quitte sous les ovations. Nuit calme et reposante.

 

Lundi 9 juillet 2012  Sous le Mont Tendre

16° C soleil et nuages. La température monte doucement. Petit déjeuner détendu. Comme c’est agréable de ne pas craindre la pluie ! L’équipe de préparation du temps spi a choisi un texte sur la paix. Ensuite nous lisons le psaume 130 qui parle aussi de la Paix. Qq. instants de silence, puis un petit jeu : pour vivre ensemble en paix alors qu’on est une cinquantaine, le mieux est de se parler. Pour se parler, il faut faire connaissance. Et pour se connaître, la première étape est de savoir les prénoms les uns  des autres..

Enfin, nous nous levons. Les jeunes vont accéder en vtt au pied du Mont Tendre qu’ils vont gravir sans problème. Les véhicules vont reprendre en sens inverse le chemin parcouru hier, se retrouvent  à l’Abbaye et prennent la direction du Brassus. A l’entrée du village, sur la gauche, voici l’indication : col du Marchairuz . François nous a annoncé l’arrivée des jeunes  pour 13h, aussi  dès notre arrivée au col,  Anne Sophie, Catherine et Monique prennent-elles le temps  d’amener le Clovis à l’entrée du chemin, la table est montée à mi-ombre pour faire plaisir à François, le jerrycan d’eau et le savon placés à portée de mains avec le sac poubelle neuf à proximité. Puis elles commencent à laver les tomates et éplucher les concombres. A peine ont-elles commencé que voici deux arrivants en pleine forme. Aussitôt embauchés, ils viennent leur prêter main-forte. Petit à petit, la plupart des jeunes arrivent, l’estomac dans les talons. François ferme la marche. Nous nous installons confortablement et discutons quelques instants avec un couple de Suisses qui passe par là. Assis sur le hayon arrière du camion, les jeunes mangent très tranquillement, les animateurs idem. Malheureusement, impossible de prendre le café car la malle intéressante, celle du 5ème avec le chocolat et les sucreries est restée coincée à l’intérieur du camion qu’il faudrait vider entièrement  pour les retrouver. On se contentera donc d’un thé léger. A14h, nous nous séparons ; les véhicules reprennent en sens inverse la route du matin mais, à mi-pente, nous obliquons à gauche pour prendre une route étroite et bien goudronnée : nous  venons  de pénétrer dans l’extraordinaire combe des Amburnex domaine de plus de 530 km2, quasiment vierge, que le gouvernement fédéral Suisse a décidé de faire  classer en Parc Naturel Régional

La route serpente en pente douce  entre les sapins noirs  au milieu des pâturages fleuris de sainfoin,  de marguerites et de hautes gentianes  où les génisses paissent en liberté entre  des passages canadiens. Le soleil inonde ce monde préservé et magnifique. Ne passent que quelques rares voitures. Nous suivons cette route sur plusieurs kilomètres avant d’atteindre le lieu de campement de cette nuit. Nous sommes à la Bassine  ainsi  nommée car elle surplombe le village suisse de Bassins  bâti sur les  premiers contreforts du Jura, au-dessus du lac de Genève, face à la chaîne des Alpes. Les jeunes y parviennent en deux groupes séparés. Le premier a profité de la route goudronnée, le second a accompagné François sur un sentier en montagnes russes, parallèle à la route, qui traverse la Sèche de Gimel, paradis des skieurs de fond, enneigée et même  verglacée pendant les longs mois d’hiver, Le soleil est encore haut dans le ciel, aucun accident n’est à déplorer. Le camping sauvage est autorisé dans ce lieu pendant un maximum de 15 jours  mais nous n’y resterons qu’une seule nuit.

L’endroit est bien plat, accessible à nos véhicules. En face de nous, le Noirmont, surplombé par le mont Sâla. Après avoir monté leurs tentes, les jeunes vont se décrasser à la gourde à l’écart puis reviennent se rhabiller chaudement. L’équipe de cuisine, coachée par Sandrine, s’attelle à la préparation du repas. Au milieu du dîner, Martin et son équipe mettent à chauffer l’eau pour la vaisselle, bravo les amis, vous ne serez pas pris de court à la fin et la vaisselle sera promptement terminée. Puis Fanny et son groupe s’installent à l’écart et au soleil pour la préparation du temps spi de mardi matin. Après l’habituel tour de table pour repérer les personnes seules ou en difficulté, Françoise propose de commencer à réfléchir à la messe puisque après-demain Arnaud Brelot  viendra célébrer l’Eucharistie avec nous à la Chaux du Dombief. Les jeunes jouent le jeu de la vérité en disant avec simplicité ce qu’ils en pensent. Parmi eux, certains ne sont pas baptisés et d’autres ne sont jamais allés au caté. Pour la plupart, le jour de leur première communion a été le jour de leur dernière communion. Nous avons là un échantillon très représentatif de beaucoup de chrétiens :  ils ont à peu près compris que croire en  Dieu  c’était venir à la messe en s’ennuyant copieusement pendant quelques années  avant de larguer les amarres et de se libérer de ces chaînes. C’est pourquoi Françoise leur propose de leur expliquer ce qui se passe à la messe, ce qu’elle représente pour Dieu, ce qu’elle peut représenter pour chacun d’entre nous. Pour ce faire il suffit d’écouter à la fin du temps spi  un texte comme un petit feuilleton de quelques minutes  à chaque fois. Les jeunes acceptent bien volontiers.

Quelques instants plus tard  commencent les Olympiades  qui se déroulent tous les soirs. On entend le galop effréné des candidats à la médaille d’or. Catherine, en prof de gym, habituée à ces épreuves, annonce un claquage imminent  en raison du manque d’échauffement. Ça ne rate pas : quelques instants après, Geoffrey prend une série de crampes très douloureuses  et Stéphane s’écroule, victime du claquage prévu. Pour Geoffrey, le mal n’est pas très grand, Fanny le masse consciencieusement pendant une heure puis lui donne un pain de savon à glisser dans son sac de couchage. A la nuit tombante, petit à petit, chacun regagne ses pénates.

Réunis autour d’une tisane, les animateurs discutent entre eux de la journée qui les attend demain  car c’est la journée d’autonomie ce mardi. Chacun d’eux partira en vtt en compagnie d’un groupe de 6 à 7 jeunes après le repas de midi avec un pécule de 5 euros par personne. Ils iront faire les courses au supermarché le plus proche  puis monteront dans le Risoux pour passer la nuit dans un chalet forestier ; le challenge est de trouver un chalet ouvert, propre et en bon état pas trop loin du lac des Rousses, et d’avoir fait par la même occasion suffisamment de chemin pour ne pas avoir trop de route à parcourir  mercredi avant d’atteindre la Chaux du Dombief  . De plus il leur faut se repérer dans cette immense forêt, quadrillée de nombreux chemins. Ils préparent soigneusement leur parcours avec l’aide de François  qui a traversé le Risoux dans tous les sens et connaît les meilleurs chalets. La nuit est maintenant tout à fait tombée, les étoiles scintillent au milieu des nuages éclairés par la lune,  le silence recouvre ce beau coin de la Bassine. Il est temps d’aller dormir…      

 

Mardi 10 juillet 2012 La Bassine 15° C soleil et nuages.

Après une nuit calme, quoique un peu fraîche, nous émergeons les uns après les autres. Monique et Catherine sont déjà à pied d’œuvre : le pain  et les pots de miel et de confiture sont  prêts. C’est une joie de sortir de sa tente, de se chauffer au soleil, de savourer son café ou son cacao dans cet environnement superbe.  La lumière matinale  avive toutes les couleurs, les rochers du mont Sâla resplendissent de blancheur Après le petit déjeuner nous nous installons en cercle pour le temps spi. Fanny rapporte en quelques mots le début de l’entretien d’hier au soir, puis Françoise propose son petit feuilleton sur la messe. Aucun opposant ne s’étant déclaré  elle décrit ce qui se passe au moment du rassemblement, un des 4 temps de la messe. A la fin elle s’aperçoit qu’elle a oublié de chausser ses lunettes de vue  et qu’elle a gardé sur son nez ses lunettes de soleil. Pas étonnant qu’elle ait trouvé l’exercice difficile ! Nous terminons ce temps particulier par le Psaume de la Création  que la plupart connaissent depuis l’an dernier.

Ayant enfourché leur vtt  les jeunes se mettent en route pour rejoindre Les Rousses en passant par le Creux du Crou  après avoir franchi le Noirmont. Rendez-vous mercredi en début d’après midi au stade de la Chaux du Dombief En raison de son claquage, Stéphane a été dispensé de vtt. François le monte néanmoins en Clovis dans le Risoux  pour lui permettre de passer la nuit avec son équipe, et en profite pour vérifier que tous les groupes ont trouvé un hébergement. Heureusement, car en fin d’après midi une  grosse averse s’abat sur le massif. Quel soulagement de les savoir tous au sec pour la nuit. La pluie tombe par intermittences  mais toujours très fort et ne se calme qu’en fin de nuit laissant place à un ciel bouché  et à la brume.

 

Mercredi 11 juillet 2012  Massif du Risoux 15° C

Ciel gris foncé, défilé de nuages. Après le petit déjeuner, François part rechercher Stéphane.

Le repas de midi sera simple et tranquille.  Nous sommes au stade de la Chaux du Dombief, où le maire nous permet d’utiliser les installations sportives : un vaste préau ouvert sur trois côtés, et les sanitaires. L’endroit est plat, ce qui permet d’y stationner sans problème. A côté du stade la pelouse se prolonge sur plusieurs mètres. Merci à cet accueillant village et à son maire.  Catherine et Monique  ont prévu un bon goûter et un dîner un peu plus consistant  car les jeunes seront certainement affamés après leur soirée dans les chalets où il n’y a pas de possibilité de cuisiner et pas d’eau  à proximité pour faire la vaisselle. Après maintes péripéties dans la forêt du Risoux, tous les groupes arrivent en début d’après midi. Les douches chaudes ayant été fermées par inadvertance par un autre groupe, les jeunes sont obligés de se doucher et de faire leur shampooing à l’eau froide. Du coup les chevelures plus épaisses ont du mal à sécher. Il ne pleut plus mais il fait frisquet. Bizarrement, et contrairement à nos prévisions, ils n’ont absolument pas faim. Une rapide enquête nous permet de découvrir que la plupart ont géré intelligemment leur pécule et ont pris le temps de s’acheter un goûter conséquent à Saint Laurent. De plus, l’équipe de Martin, arrivés les premiers au chalet Rose, ont trouvé le chalet tout propre, la table mise avec des bougies chauffe-plat. Ils s’y sont installés sur la pointe des pieds et ont reçu la visite des premiers occupants. Après qu’ils se soient présentés et avoir discuté un moment, les arrivants sont repartis et revenus avec une marmite de soupe, du pain, du Comté, du Reblochon, ce qui fait que nos petits amis n’ont pas eu à toucher à leurs provisions et les ont  terminées à midi avant de nous rejoindre. Le ciel se dégage petit à petit, des parapentes profitent      du vent pour s’élancer depuis le Bec de l’Aigle. Les jeunes montent leurs tentes autour du stade où personne ne doit marcher car il vient d’être  réensemencé. L’équipe de préparation du temps spi  cherche un endroit calme pour discuter et se retrouve sur l’esplanade du terrain de tennis. Nous parlons de croire ou de ne pas croire, du respect dû à chacun, à celui qui croit, comme à celui qui ne croit pas en Dieu. Nous cherchons un chant pouvant être repris par tous lors de la messe de demain jeudi avec Arnaud, mais nous butons très vite sur l’écueil de ces jeunes  voix qui viennent de muer  et qui, quoique hésitantes sur l’air choisi, couvrent néanmoins toutes les autres voix . Mais il est déjà l’heure du dîner ; rendez-vous sous le grand préau où tout le monde nous attend ; le ciel est bien dégagé, le vent du nord a chassé tous les nuages, quelques rougeurs, annonciatrices de beau temps pour demain, traînent dans le ciel ; la fraîcheur s’installe, on remet une petite laine. Repas tranquille sans souci de la nuit ou du lendemain puisque tout le monde est là, que les tentes sont montées  et qu’on a un ici un abri en cas de besoin. La veillée très animée se déroule dans la bonne humeur malgré la fraîcheur pénétrante. Nous nous couchons tranquillement dans ce lieu si calme sous un ciel scintillant d’étoiles. Vers 5h du matin une averse très légère se met à tomber, s’arrête puis reprend. La pluie incite à dormir, c’est bien connu, ce qui fait que tout le monde s’enfonce plus profondément dans son sac et se rendort…

 

 

La  Chaux du Dombief,  jeudi 12 juillet 2012  11° C ciel chargé ;

 la pluie revient régulièrement à la charge. Vers 7h30  le groupe de Sandrine s’est levé et pénètre au milieu des tentes. Ils se sont munis de couvercles de marmites, de la louche et de la cuillère en bois. Ils s’avancent entre les tentes en faisant résonner leurs instruments  puis s’en vont préparer le petit déjeuner. Poussés par la faim les autres se lèvent. Le ciel est complètement bouché. Il fait bien frais : 13° C. Après le petit déjeuner, Jean-Philippe vient faire ses adieux : comme il fait partie des Petits Chanteurs de Lyon, il doit, comme chaque année nous quitter avant la fin. Cette année la tournée d’été  va les emmener en Bulgarie Quel dommage de se quitter si vite !  c’est dur  pour nous tous car Jean-Philippe, tout en douceur et délicatesse, a bien sa place dans le camp  Vers 9h, Anne Sophie et Françoise vont faire les 100 pas sur la route à la rencontre d’Arnaud. Peine perdue. La pluie si proche  cache les sapins qui entourent le village. A 10h François et les jeunes s’installent en cercle  sous le préau. Ce temps informel et complètement inattendu va être l’occasion d’une révision de la vie de groupe. Ceci étant fait, il est 11h. On ne peut pas attendre Arnaud plus longtemps. (Nous apprendrons un peu plus tard que notre ami Arnaud a été victime d’une crise d’épuisement : un burn out. Il a émergé un moment à 9h et a été contraint de se recoucher aussitôt. Il nous a d’ailleurs  envoyé un message d’excuses que nous n’avons pas reçu  les batteries des portables étant à plat. Ne t’inquiète pas Arnaud. Ce sont des choses qui arrivent même aux meilleurs. On se retrouvera l’an prochain. Pour l’heure  les jeunes et leurs animateurs prennent la direction du Frasnois et du lac d’Ilay où ils vont avoir l’occasion de se baigner avant d’atteindre Saffloz notre étape de ce soir. Catherine et Monique partent faire les courses à Saint Laurent.  Il ne pleut plus. Vers 18h nous arrivons tous ensemble à Saffloz. Il fait toujours aussi gris mais la température a légèrement monté : 16° C. Nous sommes installés pour la nuit dans un pré, prêté pour la nuit par la famille Verjus. Comme il ne pleut pas les foins ont pu être entamés. Le terrain, qui forme un mamelon est couvert d’herbe fauchée que les tracteurs mettent en lignes : les andains. Ils passent avec la botteleuse au début de chaque andain. L’herbe est aspirée, entassée puis ressort sous la forme d’un énorme rouleau d’environ 1 m de diamètre, entouré d’un film plastique. Les rouleaux sont laissés dans le pré ils ne craignent plus la pluie, ce qui n’empêche que les propriétaires reviennent quelques instants après avec un tracteur élévateur et une longue remorque pour les récupérer et les entasser dans un hangar  où ils passeront de longs mois avant d’être donnés aux vaches, leur permettant ainsi de fournir ce lait si parfumé, à l’origine des meules de Comté, marque d’excellence de notre  province. A peine arrivés Sandrine, Manon et Fanny arrivent en courant  à notre rencontre : il y a eu un incident majeur : en chahutant avec un copain, Robin P  s’est, semble-t-il, luxé l’épaule. Assis à l’écart, voûté sur un fauteuil, Marion à ses côtés, Robin fait pâle figure, lui d’habitude si gai. Il retient courageusement ses larmes et ses gémissements mais il est quasiment impossible de le toucher tant il a mal jusqu’à en avoir la nausée. Devant sa souffrance évidente et l’endroit étant très accessible aux véhicules de secours, François n’hésite pas : il téléphone aux pompiers de Champagnole qui sont là dans la demi-heure qui suit : 4 hommes, des professionnels aux gestes précis, prennent Robin en charge. Après avoir passé délicatement une attelle sous son bras droit, ils le déposent sur une civière où il est ficelé pour éviter les faux mouvements générateurs de douleurs supplémentaires. Puis le fourgon démarre, suivi tristement des yeux par tous les participants et surtout la fameuse bande de copains qui sont maintenant tout désemparés. Nous finissons rapidement le repas. L’équipe de vaisselle se met au travail  puis les tentes sont montées au sommet du mamelon  entre les bottes de foin. L’opération doit avoir lieu avant la tombée de la nuit, sinon ce serait mission impossible. Une fois les tentes montées, chacun va chercher son sac personnel dans le Clovis et dérouler son sac de couchage le plus confortablement possible. Il ne restera plus qu’à se glisser dedans après la veillée. Ceci étant fait, les jeunes et les animateurs se rassemblent : la veillée Cluedo est lancée. La nuit tombe d’autant plus rapidement que le ciel est sombre. Monique et Catherine se sont installées derrière une balle de foin qui les protège du vent. François a sorti et distribué tous les gilets matelassés qu’il possède et personne ne fait la fine bouche devant une épaisseur supplémentaire. A la fin de la veillée, Anne Sophie vient chercher dans le c.c. les tartes aux framboises qu’elle a préparées l’après midi même  à Courbouzon. Malheureusement, en sortant, une tarte dans chaque main, elle rate la marche. Un moule échappe d’une de ses mains et tombe à la renverse dans l’herbe. Du coup elle fait une entrée piteuse au milieu des animateurs qui font néanmoins fête à ce délicieux dessert, préparé avec soin. La nuit est totalement tombée : on ne voit pas une étoile dans le ciel. Après le temps calme, les jeunes ont regagné leurs tentes et discutent tranquillement entre eux. Pendant ce temps, les animateurs préparent la journée de demain vendredi : heure de lever, équipe responsable du temps spi, programme des activités avec les départs de Antoine, Catherine et Anne Sophie. François est en contact téléphonique étroit avec les parents de Robin qui a été transporté sur l’hôpital de Lons. Tout le monde compatit. Il nous manque beaucoup. Pourvu qu’il puisse dormir un peu, c’est si douloureux une rupture des ligaments …La nuit est très calme dans ce grand pré bien fauché. Au milieu de la nuit, le ciel se dégage  et quelques étoiles viennent faire une apparition comme pour nous encourager. Puis les nuages reviennent prendre leur place et occuper le terrain…

 

 

Saffloz, vendredi 13 juillet, 13° C

Ciel gris mais sans pluie. Réveil en douceur avec juste la visite d’un petit lapin curieux, trottinant sur le chemin. Nous déjeunons vers le Clovis en parlant de Robin qui devrait, pensait-on, se faire opérer ce matin. Jeremy, qui accompagne l’équipe de vaisselle  semble offusqué de voir que les animateurs (dont il fait partie), n’ont pas lavé leurs mugs et leurs assiettes après le 5ème d’hier au soir. Les quolibets fusent, qu’il accepte de bonne grâce. La vaisselle finie, les tentes démontées, le matériel rangé dans le camion, nous nous installons en cercle au milieu des bottes de foin  les jeunes de l’équipe de temps spi de ce matin nous disent  tout ce qu’ils ont découvert au cours de cette semaine : l’importance de la solidarité, des services accomplis le mieux possible. Réalistes, ils savent aussi qu’ils retomberont dans leurs « mauvaises habitudes »  à peine rentrés. Nous prenons un chant du carnet, qui s’adapte parfaitement à cette dernière journée de camp. Puis Françoise poursuit le petit feuilleton sur la messe. Aujourd’hui, c’est la fin du «  temps du rassemblement » et le début du « temps de la Parole, » où l’on découvre que, depuis la création du monde, Dieu a toujours tenté d’entrer en relation avec les hommes : dans l’Ancien Testament déjà  par la voix des prophètes, et que, parfois, les hommes lui ont répondu : c’est le livre des Psaumes. Nous sommes loin d’un dieu/Jupiter surveillant les hommes depuis son nuage

Enfin chacun enfourche son vtt. Le ciel est toujours aussi sombre. Rendez-vous au domaine de Chalain pour le repas de midi.

Le lac est toujours aussi beau avec ses eaux vert pâle et bleu, couleur de jade. C’est le plus grand lac naturel du Jura. Installé dans une cuvette glaciaire. Il intéresse beaucoup les archéologues car on a découvert, il y a une soixantaine d’années sous la plage de Doucier une pirogue en très bon état parce que conservée par la boue, ainsi que des pilotis  qui ont permis d’établir qu’à l’époque du néolithique, 3000 ans avant notre ère,  une peuplade s’était installée sur le lac avec des maisons lacustres  construites sur les pilotis, ce qui permettait à ces hommes d’échapper aux grands prédateurs de l’époque : loups, lions des cavernes, ours , etc… Dans le village voisin de Marigny un musée lacustre  a été bâti et présente de façon très réaliste la vie et les mœurs des hommes de l’âge de pierre. Le domaine de Chalain, qui appartient au département du Jura propose aujourd’hui aux vacanciers un camping 3 étoiles  avec bungalows, restaurant et des installations sportives variées. Il est très prisé par les touristes étrangers : Anglais, Allemands et surtout  Hollandais habitués aux eaux fraîches de la mer du Nord, qui y vivent en permanence pendant les mois d’été.

Quand nous arrivons  un groupe de  mordus  est déjà parti se baigner avec François dans le périmètre autorisé, les autres se sèchent ou jouent au foot sur la pelouse. Soudain Robin C. s’écroule : son genou s’est tordu et a lâché. Il se tord de douleur sur le sol. Il va lui falloir un long moment et les bons soins de Marion pour pouvoir se remettre debout, Bastien  et Baptiste l’entourent fraternellement. Catherine et Monique, accompagnées par l’équipe de cuisine ont monté les tréteaux et la planche. Tout le monde s’affaire à confectionner les sandwiches. Le soleil continue  à braver les nuages. Il n’y a pas trop de monde aujourd’hui, et il fait très bon dans ce magnifique cirque de Chalain. Anne Sophie nous quitte trop vite en début d’après midi. Elle va beaucoup manquer à sa maman qu’elle a si bien accompagnée pendant toute la semaine. Puis Guillaume prend le camion en emmenant Robin qu’on n’ose pas remettre trop vite sur le vtt. Monique et Catherine montent avec Françoise dans le camping-car. En arrivant à Bonnefontaine, devant la salle paroissiale que François a réservée pour ce soir, nous voyons Guillaume en train de téléphoner devant le Clovis. Que se passe-t-il ? Nous comprenons très vite en voyant une dizaine de tentes déjà installées dans l’enclos. Mais tout va bien se terminer entre gens de bonne compagnie : nous bénéficierons comme l’an dernier de la grande salle du bas pour la veillée  et du préau pour ceux qui voudront dormir dehors. Vers 16h la famille d’Antoine (dit Ben) vient le chercher. Sa maman nous fait remettre un grand sac  rempli de friandises diverses qui ne seront pas perdues pour tout le monde …À l’an prochain Antoine. Tu auras l’âge de faire le camp lycée et tu y seras aussi heureux qu’au camp collège. Puis c’est au tour de Robin C  de nous quitter. Enfin, voici Jean-Luc, le mari de Catherine, qui vient chercher son épouse bien- aimée. Ouf, la corvée de juillet est finie pour lui. Catherine et Monique s’affairent dans la cuisine trop petite avec une équipe physiquement et psychologiquement prête pour la veillée :       

Tout le monde est douché. Les filles ont revêtu leur tenue de soirée mise précieusement de côté toute la semaine. Ce n’est pas forcément pratique pour cuisiner mais bon, on ne va pas bouder son plaisir. De plus, nous avons la grande joie de voir arriver ‘l’ami Robin P. avec son bras en écharpe et ses parents. L hôpital l’a relâché sans l’opérer. Finalement, nous saurons plus tard qu’il a la clavicule cassée. C’est presque un moindre mal. Puisqu’il est avec nous on peut vraiment faire la fête !  

A20h nous entrons dans une salle bien préparée avec des cacahuètes salées en apéritif sur chaque table et des bougies chauffe-plat qui donnent une atmosphère conviviale Malgré les difficultés dues à une météo bien capricieuse, ce camp collège d’aumônerie  des 4/3ème   laisse à tous les participants, jeunes et équipe d’encadrement, le souvenir d’une semaine très agréable où chacun des participants a donné le meilleur de lui-même et reçu en retour une grande joie de vivre et de savourer chaque instant de ces précieuses vacances

A bientôt à tous   la rétrospective aura lieu le 20 octobre à 20h à Courbouzon.